Une occupation bien ordinaire

Son calme paru de courte durée lorsqu'un vacarme assourdissant se fit entendre dans la forêt. Un groupe de personnes approchait et à en juger par le vacarme, ça ne pouvait être qu'une expédition du Mal.
Non loin du lac, Pazuzu menait quelques magistrats encore fidèle à elle. La jeune Reine était vêtue de sa tenue de combat en cuir marron, le casque de sa mère sur la tête. Elle tenait une grande hallebarde dans la main, terminée à un bout par un poids et d'une serre dorée d'oiseau de proie de l'autre. Ce cortège était déjà bien assez particulier mais cette impression se renforça en raison de l'énorme animal qui les accompagnait. Cette chose servait de monture à la Reine. Elle marchait d'un pas pesant mais décidé, se déplaçant à la manière d'un gorille. C'était sûrement ça qui faisait le plus de bruit. La bète écartait les arbres de son chemin dans un fracas épouvantable tandis que la Reine, debout sur ses immenses épaules, surveillaient l'horizon.
Quant aux magistrats, tous bien habillés, ils se déplaçaient soit à pied soit sur des montures tout aussi diaboliques.
Vu la dégaine du cortège, ça ne devait pas être pour faire la guerre...mais ça ne pouvait pas être une promenade de santé non plus....

Enfin, la chimère de la Reine franchie la clairière et ils se retrouvèrent tous devant le grand lac, berceau et tombe du grand Oosenzai.
"Voici le lac dont je vous parlais! Selon la légende, le lac renferme un portail, ouvrant sur un monde maudit où repose Oosenzai, le grand serpent géant, créé par les SteelWings. Il incarne la fougue, la brutalité, car il a détruit son propre peuple créateur, et pourtant le plus puissant."
Les magistrats papotaient entre eux à propos de cela tandis que la Reine sauta du dos de sa grande chimère pour avancer de quelques pas vers le lac.
"Ah, je ressens un flot d'énergie émanant de ce lac. Oosenzai a peut-ètre succombé à la bataille opposant Bien et Mal mais une légende ne peut déperrir. Je suis sûre qu'il y a un moyen de le ramener parmi nous."

Mais il n'y avait pas que ça....Pazuzu sentait de l'énergie venant du lac, mais ce n'était pas la seule..Aussi..elle se vit prudente...sans trop le montrer...

Aux alentours de ce lac, Alucard n'entendait que le murmure des vents et les chant innocents des oiseaux. Il avait beau réfléchir sur ce paradis, cet au-delà qui lui avait fermé ses portes, le vrai paradis était ici, sur Terre. Tout ce calme, cette harmonie, seul au monde, le cœur léger. Que pourrait-il demander de plus? Tristement, cette symphonie du silence fut brisée par une fausse note. Depuis la rive, Alucard entendait un bruit désagréable que l'on pouvait identifier comme des pas. Mais il ne s'agissait d'aucun pas qui puisse faire penser qu'une heureuse rencontre allait se produire. Non, il n'en était rien, car ces pas étaient causés par une bruyante troupe, apparemment lourdement armée si l'on en jugeait les tintements de métal. Quel vacarme, c'était déplaisant. Décidant de ne pas s'en mêler, Alucard ferma les yeux et n'y pensa plus, attendant que cette troupe s'arrête, ce qui se produit. Pensant que le silence pourrait à nouveau demeurer, il fut bien déçu qu'il n'en soit rien. En effet, si les pas et bruits d'armes s'arrêtèrent, ils firent place à une autre nuisance sonore, les voix. Ils papotaient entre eux, certains ayant un timbre de voix grave et brutal. Étrangement, ce fut une voix plus féminine et plus belle qui posa le plus de nuisance.
Lors d'un effort suprême, Alucard ouvrit les yeux et se leva. Il regarda autour de lui, et vit de l'autre rive du lac cette troupe bruyante. Cette expédition plutôt bien armée remarqua en même temps l'inconnu aux vêtements plutôt étranges. Ce dernier décida de se comporter en diplomate et d'engager les négociations en vue de préserver le calme qui régnait il y a quelques minutes. Il n'avait ni cimeterre ni fusil, et fit le tour du lac pour aller à leur rencontre. Il aurait bien pu traverser ce lac en lévitant, mais il voulait se contenter de choses simples aujourd'hui.

" Hé! Bonjour vous! Très belle saison n'est-ce pas? "

En faisant un mouvement de bras pour attirer leur attention, Alucard avait l'air d'un parfait mortel inconscient. Il n'en était pas un, mais peut être que se comporter ainsi pouvait simplifier les choses. Son ton était plutôt agréable et amical, avec même une pointe d'innocence.

" Comment allez-vous ?"

Tandis que la Reine expliquait certaines choses à ses magistrats, tout comme une maîtresse d'école à ses élèves durant une expédition scolaire, la grande chimère repéra vite l'inconnu. Ses yeux ronds et rouges voyaient assez loin. Il était sur l'autre rive, accoutré d'une façon bien singulière. La chimère se mit à gronder doucement, ce qui attira l'attention de Pazuzu.
" Il y a quelqu'un....Sur l'autre rive..." Fit Berzerker, la chimère de la Reine, de sa voix forte et profonde.
Pazuzu ainsi que ses magistrats, se tournèrent vers l'autre rive du lac. En effet il y avait bien quelqu'un. Et même si elle portait un casque qui lui recouvrait toute la partie supérieur du visage y comprit le regard, elle pouvait bien le voir. Les habits rougeoyants de l'inconnu tranchaient nettement bien avec le reste.
Ils se firent silencieux et le restèrent tant bien que mal en voyant l'inconnu commencer à faire le tour du lac pour les rejoindre.

Un magistrat s'avança derrière la Reine pour lui murmurer:
"Quels sont vos ordres?"
"Ce n'est peut-ètre qu'un simple passant."
Arrivé à une certaine distance, l'inconnu se mis à faire de grands mouvements de bras et à les saluer, sous prétexte qu'il faisait beau temps pour la saison. Ce trop plein d'innocence titilla l'esprit guerrier des créatures du Mal et les magistrats dégainèrent bientôt; épées et pistolets à silex.
La Reine étendit son bras, comme pour les interdire d'avancer.
"Laissez moi lui régler son compte, Votre Altesse!"
"Rengainez votre arme Comte Beckett, ma chimère est toute fraiche créée. J'aimerais lui faire-faire un peu d'exercice."
La chimère compris bien ce qu'elle avait à faire et se posta de avant sa Maîtresse, d'un air menaçant, gonflant ses pectoraux afin d'intimider l'importun.
"Veuillez m'excuser, mais votre chimère n'a pas l'air de lui faire peur..."
"Berzerker....Fais le faire demi-tour."
"Oui...Reine."

Et là, une chose improbable se passa...La chimère qui avait pourtant un corps si lourd se mis à piquer une accélération monstre vers Alucard. La créature ouvrit très largement sa paume de main pour l'abattre sur l'inconnu; ou plutôt, à côté pour feindre une attaque et lui faire peur.

" Hmmm? "

Même si quelques membres de cette troupe sortaient leurs armes, l'inconnu gardait son sourire aux lèvres. Et là, il y avait deux situations. Soit l'inconnu en question ne savait vraiment pas ce qui se passait, et ignorait le danger bien que celui-ci s'avère mortel. Ou bien, il y avait l'autre hypothèse qui voulait que l'homme était parfaitement conscient de ce qui se passait, et ignorait aussi le danger, car pur lui cela n'en était pas un. Quelque soit la réponse, l'inconnu sembla continuer de s'approcher de ces gens lourdement armés et peu enclins à la conversation au sujet de l'automne. Lui pourtant, aurait aimé tailler une petite bavette sur les temps qui courent, ca lui manquait une discussion simple. Soupirant intérieurement, il commençait à en avoir assez des convocations des Dieux pour qu'il fasse ceci, fasse cela, et le travail lui tombait dessus. A un moment, la femme étendit son bras, comme pour empêcher ces guerriers d'attaquer l'inconnu. En y regardant de plus près, le peu de son corps qui dépassait de son armure pouvait imaginer une fort belle femme.
Si les hommes à pied s'arrêtèrent de suite, ce ne fut pas le cas de la guerrière, qui montée de son énorme chimère, fondit à une vitesse fort impressionnante sur Alucard et fendit l'air de ses griffes acérées juste à quelques pas du visiteur. Ce dernier ne bronche pas, mais fut tout de même supris de cette initiative.

" Mon Dieu, mais pourquoi me faire ça? Je ne voulais qu'aborder la conversation, c'est plutôt malpoli. "

La chimère fut pour ainsi dire bien surprise de le voir si calme. En général, une personne dite normale aurait déjà détalé rien que de voir un monstre de cette taille lui foncer dessus...Mais pas cet homme. Berzerker gronda et se rétracta, se rendant compte qu'une simple opération d'intimidation ne fonctionnerait pas sur un type pareil. Ce n'était pas un simple passant.
Berzerker se reposa sur ses mains et toisa l'inconnu de ses yeux ronds comme des billes, comme s'il souhaitait lire dans son âme.
"Berzerker?"
La voix de sa maitresse le fit se reculer d'Alucard. Pazuzu marchait vers eux, toujours aussi bien suivi de ses magistrats.
"J'ignore qui tu es. Mais je ne tolèrerai pas que l'on fasse preuve d'autant d'insolence en ma présence. De plus, mêle toi de tes affaires. Je vais t'apprendre ce qu'il en coûte, d'intérférer dans mes affaires!"
Pazuzu étendit son bras à nouveau, pointant son hallebarde vers l'inconnu. La chimère compris le message et allait cette fois faire preuve d'un peu plus de méchanceté.

Cette fois, elle n'allait pas rater son coup, donna un gros coup de poing dans la terre qui se mis à se soulever. Puis elle enchaina plusieurs autres techniques, envoyant en l'air ses puissants bras dans le but de mettre une bonne rouste à l'inconnu.

" Mais enfin, puisque je vous dis que je n'aimerais que discuter un peu... "

Malencontreusement, c'était le propre comportement d'Alucard, qui ne désirait rien d'autre qu'un peu de calme et de conversation, qui énervait son interlocutrice. Il fallait avouer que cette dernière n'était pas du genre à converser sur la météo, et qu'elle avait l'air d'être assez répulsive. Cela dit, Alucard n'était pas très malin d'insister bien qu'il ai remarqué que cette guerrière ne soit pas une grande bavarde. Mais il s'amusait à vouloir un peu de contact avec le monde mortel, en même temps qu'il prenait plaisir à ignorer le danger qui était pour lui insignifiant. Il n'allait pas pour autant les défier, mais cette conversation, il la voulait d'égal à égal, sans altercation la moindre possible. Ce n était pas le cas de cette guerrière, qui ordonna à sa monture de se débarrasser de cet impertinent. Malgré cette secousse de la terre, rien ne put atteindre cet inconnu car tout s'arrêta en plein élan lorsqu'il leva son bras et présenta sa paume qui arrêta les bras de cette chimère. Il ne les avait pas touchés, et même si c'était le cas il n'avait pas bougé l'autre main, cela lui aurait été impossible de tout stopper. Non, rien de cela. Il ne s'agissait pas encore de psychokinésie, mais peut être simplement du fait qu'en l'espace de quelques secondes, Alucard libéra sa propre force spirituelle, qui de sa nature même, exerça un poids monstre sur l'air environnant, au point que le plus simple mouvement se faisait effort extrême.

" S'il vous plait, pouvons-nous parler un peu désormais? "

Berzerker se sentit alors plus lourd que d'habitude...Impossible de toucher Alucard. Il l'avait sans doute sous-estimer...Il savait altérer la pression de l'air et la chimère eu tout le mal du monde à se ressaisir. Elle n'avait pour ainsi dire jamais combattu, elle se devait d'expériencer toute sorte de chose et manque de chance, elle était tombée sur ce guguss étrange.
Pazuzu s'en rendit bien compte, et sans qu'Alucard s'en aperçoive, elle fondit vers le sol pour passer entre les jambes de sa chimère pour se mettre à glisser vers Alucard et alla lui planter le poids de sa hallebarde en plein dans sa mâchoire, histoire de lui faire comprendre qu'elle n'était pas d'humeur à faire la causette.

Avec autant de dextérité qu'une majorette, elle fit tournoyer sa hallebarde pour que la serre dorée arrive nette pour déchirer le visage de l'inconnu.

" Allons, agissons en êtres raisonnables, voulez-vous? "

Alors que la bête massive restait de marbre sans réagir, ce fut sa propriétaire qui décida de s'en charger. Probablement n'appréciait-elle pas que sa chimère se fasse humilier de cette façon. Cette dernière fondit à son tour sur Alucard en un temps presque record et lui asséna un coup de sa hallebarde joliment ornée qu'Alucard put admirer une brève fraction de seconde lorsque cette dernière s'approcha de son visage. Le mouvement de tête qui en suivit fut bien trop rapide pour que quiconque ne s'en remarque, mais toujours fut-il que ce mouvement permit à Alucard d'éviter une méchante égratignure. La guerrière, alors dans son élan violent, n'avait toujours pas remarqué que nul filet de sang ne se montrait sur le visage de l'inconnu et continua son attaque avec un coup plutôt bien pensé qui était de faire tournoyer cette serre tranchante pour que la plaie ne soit que plus profonde. Certes bien pensé, ce coup ne fut d'aucun effet car cette fois, ce furent les doigts d'Alucard qui stoppèrent ce mouvement, car ce dernier empoigna l'un des griffes de l'arme pour l'immobiliser.

" Je n'ai pourtant pas l'intention de vous blesser. "

Pazuzu écarquilla de grands yeux sous son casque, lorsque l'inconnu se saisit de la fourche à pleine main, avec autant de facilité. Même Berzerker ne cru pas ça possible et fut bien obligé d'avouer que c'était un sacré steak. Pazuzu pris en effet compte de sa faiblesse vis à vis de cet homme. Elle qui voulait réveiller un dragon aussi puissant et imprevisible que l'est Oosenzai, elle n'arrivait même pas à égratigner Alucard. Il va falloir travailler dur...

Apparement, Alucard n'était pas là pour de mauvaises intentions..Enfin..C'est ce qu'il disait...En effet il n'avait en rien, répliqué aux attaques de la chimère et encore moins à celles de sa Maitresse.
Mais cette fois, les magistrats n'attendirent point d'ordres et encerclèrent Alucard, canon de leurs pistolets et lames de leurs épées, pointés vers lui. Mais Pazuzu ne fit pas cet avis, et elle se dit que dialoguer avec cet être, pourrait s'avérer digne d'enseignements.
"Baissez vos armes! Tous autant que vous êtes."
"Mais...Mais...Majesté!"
Ce "Majesté" titilla l'oreille d'Alucard...Etait-il en présence d'une personne importante?
Quoi qu'il en soit, les magistrats s'éxécutèrent et se reculèrent. Mais si les intentions d'Alucard étaient mauvaises... ils seraient prêt. La Reine posa le poids de sa hallebarde sur le sol et Berzerker se mis derrière elle:

"Tu es fort. Je dois bien avouer que l'issue d'un combat serait certaine si tu t'y étais mis à fond. Qui es-tu donc, toi qui n'as pas peur des envoyés du Mal?"

* Hmm...*

Comme il le souhaitait, la situation s'était calmée. La guerrière n'était pas obstinée au point de courir vers la mort en se lançant dans un combat gagné d'avance pour Alucard. Elle stoppa ses infructueuses attaques pour sembler décidée à une conversation, bien qu'Alucard sache que ladite conversation ne serait pas à propos du temps qui passe. Réaction contraire, les autres guerriers, apparemment vexés de voir leur chef abandonner le bref combat, encerclèrent l'inconnu sans réfléchir. Il fallait pourtant un minimum de jugeote pour deviner que cela était inutile si cet inconnu avait découragé leur "Majesté". En effet, ce mot attira la curiosité d'Alucard toujours intacte malgré les âges. Au vu de l'équipement, ils avaient l'air plutôt hostile, et si cette femme était leur Majesté, c'était peut être la Reine du Mal, ou une quelconque duchesse sanglante.

" Ne vous sentez pas honteuse, la peur disparaît vite lorsque l'on vit seul. Mais il y a quelque chose qui me trotte dans la tête. Vous êtes apparemment représentant du Mal, et une femme qui plus est; voilà deux raisons pour vous donner mon nom. Mais si je vous le donnais, cela serait inutile car il ne vous dirait absolument rien. Mais je pense qu'il est toujours possible de dialoguer, alors c'est par bonne volonté et par galanterie que je vais me présenter. Ah! Quel malpoli de divaguer comme ça, alors je vais venir à l'essentiel. D'autant que je me souvienne, mon nom est Alucard, excusez-moi si je paraît vaniteux et arrogant, c'est un défaut que m'a légué mon père. Je suis enchanté de vous connaître, et quel est votre nom? "

Pazuzu le laissa se présenter. Elle garda une pose assez désinvolte, un poing sur sa hanche, sa hallebarde dans l'autre main. L'inconnu lui demanda d'abord si elle était digne représentante du Mal, ce qui la fit sourire...Elle était à ce point méconnue? Vu sa rhétorique, il était certain que cet homme était un beau parleur. Et le fait que Pazuzu soit une femme, son attitude n'allait certe pas changer.
Il se présenta alors sous le nom d'Alucard. En effet, ce nom ne résonna en rien dans l'esprit de Pazuzu, mais ce ne fut pas le cas de tout le monde. Elle se tourna vers ses magistrats lorsqu'elle entendit des exclamations. Elle verra ça plus tard, il fallait qu'elle se présente:

"Je suis Pazuzu, Reine des Démons et nouvelle Déesse du Mal, descendante directe de Sparda."
Il était évident que certains magistrats, en vue de leur agitation, connaissaient cet Alucard. Et le fait d'avouer qu'elle descendait de Sparda, n'était peut-ètre pas une si bonne idée. Elle pris le comportement de ses suiveurs en note.
"Ton nom fait trembler mes hommes. Et ta force n'a rien à voir avec celle d'un simple démon. Si mes magistrats te connaissent...C'est que tu dois avoir un lien..avec...un de mes ancètres..."

Peut-ètre le fait de stipuler qu'elle était sous le jouc de Sparda, allait mettre Alucard dans une colère toute renaissante. Berzerker sentit l'inquiétude de sa Maitresse et se courba en avant, prêt à attaquer.

" La descendante directe de Sparda? Quel honneur. Votre nom seul évoque la noblesse de votre sang, bien que je ne sois pas bien doué pour les dialectes démons. "

Alucard nota la réaction que sa présentation fit autour de lui. Les quelques gardes proches de lui eurent une drôle d'expression sur le visage. Le connaissaient-ils? Peut être ont-ils entendu de leurs ancêtres le nom d'un des hommes qui bannirent Ryu, le feu Dieu du Mal. Leurs têtes n'évoquaient rien à Alucard, était-il devenu si populaire? Cela aurait pu le flatter quelques siècles avant, mais il s'était totalement détaché de la société de ce monde, et avait un peu plus de mal à identifier les notions d'ego et de fierté, bien qu'il eut été vampire, et donc l'un des êtres les plus fiers et orgueilleux au monde. Il nota aussi la réaction de cette grosse chimère, qui se courbait en signe d'alerte.

" Mes félicitations, le lien avec votre chimère va jusqu'à partager et ressentir les émotions de l'un et l'autre, c'est du bon travail. Vos magistrats me connaissent sous l'étiquette de vampire. Mais je pense que cela doit moins les effrayer que les faits que j'ai réalisés. Je ne souhaite pas me vanter, cela serait très malpoli, mais ils doivent me craindre car c'est moi qui ait réussi à bannir Ryu la dernière fois. En y réfléchissant, cela remonte bien à un bon millénaire, que le temps passe vite. Enfin, c'était le bon temps. "

Bon apparement, Alucard se moquait fort que Pazuzu descende de Sparda, ou alors...il cachait bien son jeu. Le vampire se tourna alors vers la chimère, toujours sur le qui-vive. Il se mit à la féliciter du fait qu'elle et Pazuzu étaient assez proches pour ressentir les émotions.
La Reine et la chimère se dévisagèrent un instant, pas sûres de bien cerner le personnage. Berzerker souffla d'exaspération ce qui décrocha un sourire à Pazuzu.

Toute fois, la conversation pris une tournure des plus intéréssantes lorsqu'Alucard avoua être l'un de ceux qui avaient banni Ryu, il y a de cela plusieurs années.
"Vous faites parti de ces gens?" Fit-elle bien intéréssée. "Ah mais, non loin de là , l'idée de vous rendre votre après-midi des plus mauvaises, mais Ryu n'est pas aussi banni que vous le pensez. Il est encore parmi nous. Pas matériellemen parlant, mais c'est son esprit toujours en éveil, qui fait circuler Moguareth au dessus de nos têtes. Vous devrez vous demander alors, pourquoi je laisserai en vie un des meurtriers de mon ancètre n'est-ce pas?"

Elle afficha un sourire carnassier à travers ses lèvres pulpeuses.
" Je vais sûrement vous surpendre mais, moi, et les personnes qui m'accompagnent, ne souhaitont en aucun cas le retour du Dieu du Mal. Cependant....j'ignore si cet endroit est le meilleur pour en parler...."
Elle se mis alors à regarder autour d'elle. La chimère pris la parole:
"Peut-ètre, un lieu justement bondé de monde pour couvrir nos voix."

" Ces gens est un petit peu maladroit, à vrai dire, nous n'avons été que deux... "

Alucard avait l'intention de poursuivre sa phrase, en évoquant surtout son cher ancien partenaire, Aki de son prénom, mais il découvrit une importante vérité, car même si Alucard avait vu son ami périr pour mettre un terme aux agissements de Ryu, ils n'avaient même pas réussi à bannir son esprit. Ce bouleversement ne se vit aucunement sur le visage de l'ancien vampire, et une profonde réflexion lui permit d'en conclure que cette nouvelle n'était pas si mauvaise qu'elle le paraissait. Un sourire non ironique s'afficha sur ses lèvres. La seconde découverte fut d'apprendre que la descendante même de Ryu souhaitait de tout cœur de voir son ancêtre demeurer dans cet état de séparation corps-esprit. Cette Pazuz intéressait Alucard de par son ambiguïté

" Et bien, sachez que vous n'avez pas détruit mon après-midi, mieux, vous l'avez embelli. C'est une très bonne nouvelle que l'esprit de Ryu demeure dans cette dimension, car c'est une barrière de plus vers son corps. Cet endroit est ma foi calme et désert, mais si vous insistez pour changer d'endroit cela ne me dérange pas. "

"Cet endroit vous parait calme...Mais il y a des Traitres partout, parfois pire. Je n'aimerai pas que quelqu'un se mette en travers de ma route et hélas...C'est ce qui arrive dans mon entourage. Mes magistrats sont partagés. Le premier groupe me suivra jusqu'à la mort, souhaitant tout comme moi voir Ryu à l'état de simple relief sur un mur, le deuxième se veut neutre et couard, le troisième prépare des complots tout en n'étant pas dans mon camp et enfin le dernier qui se réjouit du retour du Dieu.
Comme le dit ma chimère, je pense qu'il vaudrait mieux que nous nous isolions. Un endroit parasité de monde tout autour pourrait empécher de capter nos paroles, alors qu'ici...Nos voix résonnent et ont peut-ètre déjà dû atteindre des personnes peu scrupuleuses.

Elle songea alors aux bas-fonds de la cité de Moguareth...Il y avait pas mal d'estaminets mal fréquentés, bondé de monde, où se rencontraient les pires créatures autour d'une bonne chope de bière à la graisse de dragon.

Un magistrat intervint:
"Majesté, est-ce bien raisonnable de faire confiance à cette personne?...De plus, vous allez être reconnaissable si vous vous rendez là-bas..."
"Je sais ce que j'ai à faire. Voilà ma proposition Monsieur Alucard. Rendez-vous dans quelques heures dans les bas-fonds, et nous pourrons discuter. Le temps de rentrer au Palais et d'y laisser mes magistrats."

Il était évident que sa chimère allait également être de la partie. Elle ne ferait pas touriste là-bas de toute façon. On croisait souvent des trolls et autres monstres assez imposants niveau taille dans ce coin là.

Que la réponse d'Alucard soit bonne ou mauvaise, la troupe de magistrats ainsi que la Reine leva le camp. Pazuzu sauta sur l'épaule de sa chimère, s'agrippa à une des cornes qui ponctuaient son dos et lui donna l'ordre de les suivre. Berzerker lança un dernier regard au vampire avant de lui tourner le dos.