Journée dans la peau d'une Reine du Mal

*Je m'ennuie*

Cette phrase récurrente autrefois, ça faisait longtemps que la Déesse du Mal Pazuzu ne l'avait pas pensé. Ces dernières semaines, son rythme de vie avait été efficacement accéléré. Elle s'était occupée de plein de choses, comme convoquer les anciens partisans de sa cour, ses stratèges, ses soldats encore dans la cité en ces temps là, en bref, faire le point sur tout ce qu'elle a raté.
Mais aujourd'hui il semblait qu'elle n'avait plus rien à faire.

Ces derniers temps, elle s'était levée, habillée... sans l'aide de son majordome tant elle travaillait à une vitesse folle. Ca faisait même un moment qu'elle ne l'avait plus vu, comme si elle l'avait oublié. Il savait se faire discret, peut-ètre avait-il même quitté le palais sans qu'elle ne se rende compte.
Aujourd'hui, elle était dans la grande salle du trône, toujours aussi déserte que dans la période de son adolescence.
Vétûe d'une robe à la longueur affolante, s'étalant jusque dans les marches jusqu'au parterre, elle trônait sur le grand siège où le grand Sparda s'était assis du temps de son règne. Elle n'était pas assise comme une Reine ou un Roi se devait de le faire. Elle était lascive, et plutôt assise, le dos posé sur le bras du haut fauteuil, les jambes reposantes sur l'autre côté.
Cette posture provocatrice et totalement fortuite ne surprennait plus personne. Pazuzu aimait prendre ses aises et ne se génait pas pour les revendiquer.

Le regard dans le vague, la main portée à ses lèvres, elle ne pensait presqu'à rien. Elle était comme en transe. Ca faisait passer le temps quand elle n'avait rien à faire.
Elle ferma les yeux, soupira de nouveau, fronça les sourcils et appela d'une façon presque spontanée:

"SEBASTIANS!"

Quelque part, à l'intérieur du chateau, on pouvait entendre parler une personne toute seule alors qu'elle s'occupait des préparations pour le banquet de ce soir.

"L'argenterie est comme un miroir qui n'a pas terni. Les nappes sont comme neuves, sans une seule tache. Les roses noires que la jeune Maître aime tant sont incroyablement belles, sans défaut. L'apogée de notre banquet, les mets servis, seront préparés avec les plus fins et meilleures ingrédients, soigneusement choisis. C'est vraiment un accueil de première classe pour la lignée Sparda !"

Pendant tout ce temps, Sebastians, notre cher majordome, était en train de préparer à lui tout seul, le banquet du soir qui comptait une bonne cinquantaine d'invités de renom dans tout le monde. Il s'occupait donc en premier de l'argenterie, les essuyant pour leur donner leur plus bel éclat. Après quoi, il alla couper et choisir les plus belles roses noires, fleure de la jeune Pazuzu pour décorer la salle de banquet. Vérifiant nappe par nappe si il n'y avait pas la moindre tache qui se serait glissée pour venir ternir la beauté de celle-ci avant de passer à la nourriture, choisissant chaque aliment avec une grande importance. Il s'appliqua donc comme il l'avait toujours fait, depuis le début de son service dans la famille Sparda.

Seulement la jeune Maître est très impatiente et ne peut rester calme durant une période prolongée. Ceci, Sebastians l'avait appris au fil des années de service pour la jeune Maître. Il l'entendit alors crier son nom alors qu'il était en pleine préparation du repas. Il soupira alors, se retirant de la cuisine pour enfiler sa tenue de majordome avant de se diriger vers la salle du trône.

"Alors qu'il y a autant de travail, la jeune maître est..."

Finalement arrivé auprès de la jeune impératrice, il s'inclina devant elle, lui demandant alors ce qu'elle désirait.

"Que puis-je pour vous ? Jeune Maître."

Tacctac Tacctac... Le bruit des ongles sur la boiserie du fauteuil...Pazuzu s'impatientait. Peut-ètre Sebastians était-il vraiment parti du Palais?
Au moment où elle allait se lever pour s'en apercevoir d'elle-même, elle le vit arriver.

Elle se rassis doucement, regardant marcher le majordome. Plus elle y pensait, plus elle se rendait compte que ça faisait un certain moment qu'elle ne l'avait plus vu, senti ou même entendu.
Classieux, comme à son habitude. Le même vêtement depuis des années comme si son vêtement de majordome était sa peau en elle-même. L'air calme, voir inexpressif, elle pu se rappeler à quel point ses yeux étaient d'un rouge hémoglobine, yeux qui luisaient la nuit où ils partagèrent le même lit, yeux qui l'avaient guidé dans les nuits les plus sombres. Sa bouche fine aux lèvres légèrement ouvertes, lui rappela les fois où ses propres lèvres grisées par l'amertume, avaient trouvé chaleur et réconfort en la rencontrant.
Le ton de sa voix, elle ne s'en rappelait plus. Avait-il une voix fluette ou une voix plutôt grave? Où sont passés les mots qu'il lui susurrait à l'oreille, les soupirs chauds dans sa nuque?

Un flot d'informations perdues la submergea si bien qu'elle pris l'air encore plus paumé que d'habitude.
La voix de Sebastians la tira de sa lethargie. Elle émis un "Hun?" de surprise et tourna son regard vers le majordome, qui n'était plus qu'à quelques mètres d'elle. Elle le regarda s'incliner, s'assis correctement, bien droite sur son trône puis fit enfin:

" Beaucoup d'heures vont passer, avant que le banquet ne commence enfin. Je m'ennuie. N'as-tu aucune idée pour distraire ta Reine? Ah mais non. Parle moi plutôt de toi. Cela fait longtemps pas vrai? Je t'ai oublié."

Le majordome resta impassible devant la vision de sa Majesté qui semblait en plein rêve. Il ferma les yeux avant de les rouvrir quand celle-ci prononça son "hun ?" et lui sourit doucement, attendant la requête de la jeune maitre qui finalement, décida de simplement lui demander de parler de lui car elle l'avait "oublié" comme elle disait. Il s'inclina doucement et posa sa main sur son ventre pour s'executer mais il se releva ensuite, lui souriant alors de la même manière avant d'ouvrir ses lèvres pour dire :

"Jeune maîtresse, mon passé ne fera que vous ennuyer, je vous l'assure. De plus, cela ne ferait que vous endormir tellement elle serait longue sans oublier le fait que je ne me souviens pas de tout, la mémoire humaine n'étant pas très fiable !"

Il se recula avant de se retourner, entendant la jeune maitresse lui dire de rester. Il s'arrêta et retourna juste sa tête vers la jeune maitresse pour lui sourire d'un air endiablé avant de lui proposé de le rejoindre, lui laissant la surprise de savoir ou ils iraient ensemble. Au fond, Sebastians voulait continuer de préparer le dîner et connaissant Pazuzu, il savait qu'elle ne refuserait pas une demande comme celle qu'il lui demanda, c'est à dire de le suivre sans donner plus d'explication. Il prit alors la jeune impératrice comme un gentleman ferait pour tenir la main d'une demoiselle avant de lui bander les yeux. Il sentait l'excitation qu'éprouvait Pazuzu et cela le faisait rire. Il arriva alors dans la cuisine où il s'occupait des préparatifs avant de passer ses mains sur les hanches de la jeune femme, remontant sur sa poitrine avant de lui retirer le bandeau pour lui montrer une tenue de cuisinière et lui demander de l'aider.

"Eh bien eh bien, comme vous vous ennuyez, pourquoi ne pas m'aider à faire la cuisine ? Étant donné que vous devrez bientôt vous trouver un homme, en tant que futur femme, vous devrez bien sur apprendre à cuisiner pour l'empereur ! Alors, pourquoi ne pas tester vos compétences en cuisinant pour le fameux banquet ?"

Sebastians pouvait plus tenir, il avait l'air si calme et paisible comme à son habitude de l'extérieur mais à l'intérieur, il bouillait tellement il se marrait. Il attendit donc la réponse de la jeune Pazuzu, souriant comme à son habitude.

Elle l'écouta parler, prète à le blâmer d'avoir une mémoire humaine, comme il le disait. C'était un démon alors pourquoi parler humain? Mais le majordome s'appréta à repartir. Elle avait oublié à quel point ce métier était mécanique. Surprise alors, elle lui demande rester. Il ne fit que se retourner et de lui sourir. Elle ne comprenait pas. Elle ne lisait pas dans les pensées. Elle ne l'avait pas encore appris. Elle enrageait. Qu'avait-il à sourire? Son front sévère se dérida lorsqu'il lui proposa de se joindre à lui. Le rejoindre où? Qui avait-il dans la vie de majordome de si excitant pour l'inviter à le joindre dans ses tâches? Elle se rappela alors que Sebastians lui faisait souvent des tours semblables durant son adolescence. Une invitation à le suivre dans un endroit inconnu de sa pensée. C'était plus dans le but de la promener et la sortir de son ennui.

Mais bon, Pazuzu n'avait rien de mieux à faire. Elle soupira et se leva. Elle descendit calmement les marches du trône, sa longue robe peinant à la suivre. Instinctivement elle lui tendit la main, qu'il pris, comme tout bon gentleman qui se respecte, pour l'accompagner. Pazuzu se tint alors bien droite, l'autre main posée sur le haut de son ventre. Ou allait-il la mener? Elle fulminait de le savoir mais se blâma intérieurement de retrouver son âme enfantine, toute heureuse de se voir promener par ce grand et classieux majordome.
Cependant, elle avait oublié la touche personnelle du majordome, qui était de lui bander les yeux. Elle eu un recul de surprise au premier abord mais se décontracta par la suite.

Elle se mit à lorgner Sebastians sous son masque d'un air douteux en l'entendant glousser:
"Qui a t-il de si drôle? Ne me faites pas de blague"
Inconsciemment elle alternait tutoiement et vousvoiement. Pourtant elle n'avait à vousvoyer personne, vu qu'elle était l'autorité suprème. Le vousvoiement était souvent usé en cas exceptionnel avec de Hauts Magistrats du Royaume, ou dans le pire des cas, c'était pour bien faire comprendre qu'elle était agacée et qu'il valait mieux pour le majordome de s'expliquer promptement et de se taire par la suite.
Le Majordome s'excusa.

Ils marchèrent un moment et bientôt la salle était emplie d'une odeur particulière. Pazuzu devina qu'on devait se trouver pas loin des cuisines. Puis ils s'arrétèrent. Le bruit des fours résonnaient dans la salle.

"!!"
Pazuzu sursauta légèrement en sentant deux puissantes mains se refermer sur ses hanches. Elle eu le souffle coupé sur le coup. Ca faisait longtemps que personne ne l'avait touché. Elle était redevenue sensible. Normalement, elle se serait empoigné de cet importun et lui aurait fait faire connaissance avec la lame de son poignard; mais là..rien.
Elle se laissa aller aux mains expertes et habiles du majordome, qui se mis outrageusement à remonter ses mains le long du corps de la jeune Reine. Il prit grand soin d'épouser toutes ses formes sur son trajet, prenant à pleine main le galbe de sa poitrine. Et même si elle portait un buste en bronze ce jour là, le toucher du majordome passa au travers.

Puis elle recouvra la vue. C'était bel et bien la cuisine.
Mais après cela, de frustration ou d'outrage elle baissa les yeux, fronçant les sourcils. Sebastians lui proposa alors de lui enfiler un tablier et de l'aider à faire la cuisine ayant pour seul motif, de savoir faire la popote pour son futur époux.

" En quoi vous souciez vous de mon bonheur marital? Et en quoi pensez-vous que j'épouserai quiconque?"
Elle ne se retourna pas totalement, juste le haut du corps pour que son regard ardent rencontre celui du majordome, qui avait apparement besoin qu'on le remette à sa place.
" Qu'est ce que c'est que cette pensée? Faire la cuisine pour son mari. C'était peut-ètre du temps de mon ancètre mais jamais je ne vous permettrais de me rabaisser au statut de femme au foyer... Le devoir d'une Reine, n'est pas de savoir faire la cuisine à son époux qu'elle se moquera bien de satisfaire. C'est le rôle de la bonne, servante, cuisinière, esclave, CE QUE VOUS VOULEZ. J'ai eu le temps d'apprendre à me servir de fourneaux pendant mon enfance. Et si vous n'ètes pas au courant, sachez que je cuisine aussi bien le Carpaccio d'Ange de L'est que le Majordome Rôti à la sauce Aigre-doux....."

Sebastians soupira face à la sévérité que montrait Pazuzu envers lui alors qu'il ne faisait que s'amuser un peu avec elle comme elle le faisait il y a quelques années. Son sourire s'effaça petit à petit pour reprendre une expression neutre et sans vie. Il écoutait la jeune Maitresse lui parler du fait que c'était que la faire cuisiner était inutile et qu'elle savait déjà cuisiner avant de finir par une menace qui disait qu'elle allait le faire cuire avec de la sauce aigre-doux. Il resta impassible et s'inclina devant l'impératrice avant de s'excuser de son affront. Il se recula, déposant le tablier sur une table avant de se rapprocher de la jeune femme pour lui déposer un baiser rapide dessus avec un regard mesquin.

"Désolé Jeune Maitresse mais je dois m'occuper du repas, vous ne voudriez tout de même pas que votre banquet soit gaché n'est-ce pas ?"

Il sourit alors un instant avant de retirer son manteau de majordome pour le remplacer avec un tablier blanc net. Il retourna alors aux fourneaux avec une grâce qui lui était propre. Il termina les préparatifs et demanda aux autres serviteurs de s'occuper de la cuisine, leur dictant leurs ordres un par un avant de se rhabiller. Le tout était fait en 5 minutes et on pouvait donc voir la rapidité mais aussi la qualité des actes de l'étrange majordome. Il se laissa alors aller un peu et s'approcher de la jeune Pazuzu pour passer son bras autour de sa taille et rapprochant son visage sans honte avant de lui murmurer :

Désirez-vous autre chose de moi ?

Avant de lui lécher brièvement son oreille avant de se reculer et de regarder l'impératrice, attendant une réponse de sa part.

Pazuzu le regarda s'incliner. Bizarrement elle ne ressentit aucune supériorité de le voir ainsi. D'habitude lorsque quelqu'un s'excusait, comme une servante qui avait fait tomber un vase, elle jubilait de voir ces êtres se plier en quatre pour lui prier son pardon. Avec Sebastian c'était différent. Peut-ètre le considérait-elle comme un égal? Cette pensée ne l'effleura pas, il était juste un être à part. Rien de plus, rien de moins.

Elle ne broncha pas lorsque le majordome s'approcha d'elle pour lui déposer un chaste baiser. Cependant cet acte la ramena plusieurs années en arrière. Ils avaient pris l'habitude de se lancer de courts baisers, juste par compassion l'un envers l'autre. Est-ce que Sebastians tentait de raviver des souvenirs de son adolescence?
Le majordome ne s'attarda pas et retourna à ses fourneaux. Pazuzu s'assis sur une des tables, réfléchissant à propos de son passé, les doigts posés sur ses lèvres. Elle ne cachait pas qu'elle avait vécu bien heureuse grâce à lui. Sinon elle serait morte d'ennui.
De temps en temps, elle lui lançait des regards, il semblait cuisiner avec passion. Ca lui rappela qu'il faisait d'autres choses avec passion aussi....Ce banquet...Pazuzu s'en ennuyait d'avance.

Quelques minutes plus tard, les serviteurs arrivèrent en masse pour rapatrier tous les plats dans la salle du banquet. Sans que cela le gène d'avoir autant de monde autour de lui pour voir ça, Sebastians se pencha sur la table pour passer son bras autour de la taille frèle de Pazuzu. Puis il lui susurra si elle désirait autre chose de lui...de lui...de son corps?

Le temps sembla s'arréter lorsque Sebastians passa sa langue humide et chaude sur le lobe pâle de la Reine. Cette dernière ouvrit des yeux bien grands, se redressant de tout son long, comme parcouru d'un frisson et afficha un sourire de sphinx que le majordome ne pu notifier. Elle ferma les yeux et fit calmement:
"Le banquet me lasse rien que d'y penser. Avons-nous le temps..."
Elle se pencha alors en arrière, rouvrant les yeux vers son majordome, espérant que celui ci comprenne son message:

" ...de retourner quelques années en arrière? "

Sebastians sourit un instant, regardant la jeune impératrice, auparavant sévère et strictes, devenir douce, voir même un peu enfantine après que le majordome ait posé ses mains sur elle. Il l'entendit alors lui demander si ils pouvaient retourner quelques années en arrière. Il comprit effectivement la demande de sa jeune protégée qui voulait avoir une relation avec lui avant le banquet. Il ne pouvait refuser quelque chose à Pazuzu et donc, en profita pour lui voler un autre baiser avant de la faire se lever, lui tenant la main tel un gentleman. Il l'amena alors dans une salle retirée, dans une des tours du château, fermant la porte à clé derrière lui.

Spoiler:

Elle se sentit satisfaite que son majordome comprenne où elle voulait en venir. Elle se laissa guide hors de la cuisine, sans pour autant se presser.
Il fut un temps où les deux amants s'isolaient dans une des chambres du palais. Mais ils leur arrivaient aussi de faire ça n'importe où si le coeur leur en disait.
Ils montèrent calmement dans cette dite chambre, comme pour un rituel. Elle ne se sentit jamais brusqué avec lui, sauf si elle en décidait autrement.
La chambre n'avait pas changé, inoccupée, propre...comme dans ses souvenirs. C'était une ancienne chambre pour un couple de serviteurs. Un simple lit double et un peu de mobilier.

Spoiler:

Tout se termina aussi rapidement que le majordome avait commencé les choses et c'est justement pour cela que tout s'était arrêté. La reine alla se prendre une douche alors que le majordome en prenait une aussi dans la chambre d'à côté. Il venait de terminer et s'habilla à la perfection, le tout devant l'être pour un banquet comme celui qui allait avoir lieu dans le château. C'est alors qu'il retourna dans la chambre où se trouvait la jeune Pazuzu, toquant à la porte avant d'entrer. Comme lui, elle venait de se rhabiller et Sebastians s'inclina. Il finit alors par s'expliquer :

"Veuillez pardonnez mon acte. L'excitation que j'avais été tellement grande que j'en ai oublié les bonnes manières. Cela n'arrivera plus jeun Maître."

Il se releva alors et regarda son gousset. L'heure avait finalement avancée plus rapidement que prévu et les invités allaient venir dans moins d'une heure. Sachant qu'il devait encore vérifié le tout, que la nourriture était prête, que les préparations étaient terminées et que le tout soit fini. Il s'inclina alors de nouveau face à la Reine avant d'ouvrir la porte, l'invitant à sortir avant de prononcer :

"Jeune maître, il va nous falloir commencer les derniers préparatifs pour le banquet. Je vais donc devoir m'absenter de votre présence et je m'en excuse mais un banquet de la lignée Sparda se doit d'être à la perfection !"

Il ferma alors la porte derrière lui et prit la main de la jeune Pazuzu comme il le devait avant de l'emmener vers le trône ou elle se posa. Le majordome finit par lui demander :

"En attandant, puis-je vous servir quelque chose ?"

Voyant que la situation était au point mort, ils décidèrent de tout arrêter. Sebastians quitta le lit, et comme à son habitude, il n'avait pas répondu....
Frustrée jusqu'à la moèlle, Pazuzu alla calmer ses nerfs sous une bonne douche froide. Peut-ètre était-ce plutôt pour se changer les idées plutôt que pour se laver. Essuyer les attouchements du majordome via une eau glacée.
Appuyée les bras tendus contre le mur, le corps et les cheveux ruisselants, elle réfléchit....à ce qu'elle devait faire de cette stupide relation.
Ca n'était pas interdit d'avoir des relations avec ses suivants. Sparda lui même, l'avait fait, Ryu de même....Et elle aussi, avec son majordome privé.

Une fois sa douche prise, elle s'habilla seule. D'habitude, c'était lui qui le faisait. Peu importe...
Elle revêtit une robe bien simple pour le banquet et rejoignit son majordome dans la chambre, qui avait, pris une douche lui aussi, mais dans une autre chambre...Bien sûr.
Il s'inclina et s'excusa, mais Pazuzu était tellement chamboulée que c'était rentré dans son oreille et sortit aussitôt de l'autre, sans trop prendre le seoin d'analyser ses vaines excuses.

Elle ajusta sa chevelure ainsi que son heaume, tandis que le majordome vérifiait l'heure. Ah, cette montre. Il semblait qu'il accordait encore plus d'importance au temps et aux préparatifs qu'à sa propre personne.
Il lui ouvrit ensuite la porte pour la prier de sortir. Le banquet allait commencer et il fallait à Pazuzu de s'occuper des invités. Elle passa la porte, mais fit sur un ton froid:
"Ne t'inquiète pas, Serviteur. Le banquet n'aura plu trop d'importance dans ton esprit, quand j'aurai réfléchi à ton sujet."

Elle se laissa guider, brisant toute sensibilité lorsqu'il lui pris la main.
Et une fois sur le trône, Sebastian lui demanda encore si elle désirait autre chose. Elle le regarda en biais et fit:
" Ton interêt. Maintenant disparais."

Elle s'accouda sur le bras du siège alors que la familière solitude la regagna de nouveau. Qu'allait-elle donc bien faire après ce pompeux banquet? Sebastian ne lui suffisait plus, il avait mieux à faire...A priori...Il fallait trouver à Pazuzu une nouvelle aide, un confident, un ami, un vrai.
Si elle ne le trouvait, il lui faudra le créer.

Le majordome s'inclina face à la demande quelque peu étrange de la Reine qui lui demandait qu'il lui porte plus d'interêt. Il se recula, mentionna ensuite qu'il avait bien compris avant de s'éclipser petit à petit, retournant une dernière fois derrière les fourneaux afin de régler les derniers détails pour les desserts, le reste du menu et des accompagnements. Il vérifia bien que tout était prêt avant l'arrivée des invités qui n'allaient plus tarder étant donné qu'il ne restait qu'une vingtaine de minutes avant l'heure du rendez-vous. Néanmoins, Sebastians se demandait pourquoi la princesse avait demandé une chose pareille. Peut-être que le fait qu'elle n'ait connu aucun véritable homme dans sa vie aurait-il fait que voila ? Il est vrai que depuis son plus jeune âge, les seuls hommes qu'elle ait connu fut rarement son père, les hommes d'affaires et les magistrats ainsi que son majordome. Sebastians se dit alors qu'il devrait se mettre en route pour engager des hommes pour l'entourage de la Reine. Quoi qu'il en soit, Sebastians s'empressa dans le grand hall, lançant la dernière vérification de chaque table, chaque chaise, chaque plat et heureusement, aucun problème n'avait eu. Tout était prêt et il alla donc devant la grande porte d'entrée pour attendre, regardant son fameux gousset une fois arrivé. Il ne restait que 30 secondes avant l'ouverture des portes et tout était prêt, parfaitement à la hauteur d'un banquet de la lignée Sparda ! Une fois les cloches des Enfers sonnant 18 heures, les grandes portes s'ouvrirent et on put voir immédiatement les gens rentrer, habillés de leurs plus belles tenues pour la soirée. Sebastians salua comme il se le devait les arrivants avant de lancer un rapide regard à la Reine, un regard qui aurait pu ne rien signifier mais qui dans le cas présent, lui demandait de se montrer à la hauteur de son ancêtre Sparda et Ryu et ne pas se montrer blasée ou quoi. C'était un devoir de dirigeant d'inviter à dîner les membres de la cour de cette manière.

Quoi qu'il en soit, après un rapide quart d'heure, tous les invités étaient arrivés et chacun allait donc se présenter et saluer la dirigeante Pazuzu. Sebastians quant à lui commençait déjà à servir les apéritifs en commençant bien évidement par l'impératrice avant d'aller en proposer aux autres membres du banquet. On aurait pu croire qu'il y avait d'autres serviteurs mai non, il n'y avait que Sebastians qui s'occupait de tout se monde, et ceci à merveille. C'est alors qu'un magistrat lui demanda si tout allait bien pour lui avec tout ce monde et Sebastians ne répondit que par :

"Que ferions nous si le serviteur de la lignée Sparda ne pouvait pas faire ne serait-ce que ceci ?"

Avant de repartir pour servir d'autres gens. Quoi qu'il en soit, il y en avait qui se demandait quand même pourquoi il n'y avait que lui mais personne n'osa lui demander. En fait, Sebastians avait été parlé aux autres serviteurs après que le banquet soit entièrement finis et avant l'arrivée des invités et leur demanda alors :

"Désormais, veuillez rester calme. Restez calme. Et aller vous occupez sans intervenir durant le banquet d'accord ?"

Serviteur 1 : "Il vient de le dire deux fois non ?"
Serviteur 2 : "À l'instant, il vient de le dire deux fois"

Sebastians repartit dans la salle de banquet alors que les serviteurs, étonnés et quelque peu apeurés, l'écoutèrent et allèrent travailler autre part.

Sebastians fut rassuré de voir Pazuzu reprendre une position digne d'une dirigeante. Elle parlait même à d'anciennes connaissances et donc elle prenait son rôle de déesse à merveille. Sebastians quant à lui vaquait à son devoir de majordome en servant les invités, se faufilant entre eux avec une tel aise, les invitant ensuite à se servir sur le banquet. Finalement, le magistrat avec lequel Pazuzu parla un moment arriva pour discuter avec Sebastians, l'arrêtant en plein travail. Ceci dit il se devait de lui répondre bien entendu. Il lui demanda alors comment se passait la vie au château mais surtout si la jeune Maîtresse avait un plan de guerre contre le bien. Effectivement, la question lui revenait souvent mais jamais il n'eut de réelle réponse. Sebastians se permit alors de lui répondre :

"Oh Duc Rechku, quel honneur de vous reparler depuis ce temps. Eh bien ici tout se passe selon les désirs de la Jeune Maîtresse, sans aucun soucis. Ceci dis à propos d'un quelconque plan, je suis navré de vous dire qu'elle n'a rien prévu malheureusement. Je pense qu'elle attend le moment fatidique pour cela. Mais dès qu'il y aura une quelconque idée d'un plan, vous en serez le premier avertis."

Il s'inclina alors, signe qu'il devait s'éclipser pour aller servir les autres membres de la soirée. Il alla donc servir les autres invités alors que Pazuzu, elle, parlait avec ceux qui venait lui tenir compagnie alors qu'elle commençait nettement à s'ennuyer. L'oeil de Sebastians pouvait le voir et il ne tarda pas à s'approcher d'elle, s'inclinant avant de lui proposer à un verre et à manger. Seulement il n'y eut pas le temps qu'elle puisse se servir que le sol se mit à trembler or les tables, la nourriture, l'eau, ne tremblait pas alors que pourtant on pouvait sentir dans ses membres inférieurs puis dans le haut un tremblement certain. Les invités paniquèrent un peu alors que Pazuzu demanda immédiatement ce qui se passait à Sebastians qui reconnaissait bien ce genre d'entrée. Une ombre maléfique apparue derrière Pazuzu et lui donna un coup de pied dans les fesses pour la faire tomber de son trône. Sebastians la rattrapa sans problème, l'aidant à se relever avant de la voir se retourner pour s'énerver sur la personne qui venait de lui faire ça mais du coup, un silence monstre se posa dans la salle quand chacun des regards se posa sur le trône et qu'on pouvait y voir, les jambes croisées, son coude sur le rebord et son poing refermé supportant son visage blasé : le Dieu du mal "Ryu Kyura". Certaines personnes se prosternèrent alors que d'autres restaient de stupeur face à cette apparition et en premier Pazuzu. Sebastians fit alors un bref sourire en coin avant de remonter sur les marches, s'approchant de Ryu, s'abaissant et lui présentant ses salutations avant de lui murmurer quelque chose. Le regard de Sebastians et de Ryu se posèrent sur Pazuzu avant que celui-ci ne se prononce pour la première fois depuis si longtemps :

"Est-ce le temps de se divertir et s'amuser ici comme des porcs ?! Au lieu de ça, tu devrais agir comme une vraie déesse du Mal et mener plus de croisade contre le bien ! Et tu te dis Déesse hein ?! À rester ici à rien faire et profiter de ton majordome. Tch, tu me déçois et tu me fais honte !"

Ryu claqua des doigts pour faire apparaitre comme une sortie d'illusion au dessus du hall plusieurs animaux étrange, passant d'un énorme centaure de feu a une sorte de dragon de foudre et de ténèbres ensuite pour finir avec une jeune femme illuminée par le mal. Il regarda alors avec son regard glacial sa descendante avant de le poser sur les autres magistrats, généraux, partisants de la cour du mal. Il demanda à Sebastians de leur expliquer avant de commencer à se dissiper comme de la fumée sans pour autant disparaître pour autant. Sebastians regarda la salle et s'exprima alors :

"Mon Maître désire que vous récupériez ces chimères : Berial, Mjollnir, Chaos et Hrist. Ce sont les chimères légendaires du Mal et si on les retrouve, nous aurons un avantage certains sur le bien. C'est le désire du Dieu du Mal et j'espère que vous saurez y répondre."

Il imprima sur ses lèvres un petit sourire mesquin, regardant la salle avec interet avant de regarder Pazuzu. Il resta ainsi, attendant une quelconque réponse des gens présents.

Pazuzu venait de quitter une conversation lorsqu'elle se tourna et aperçu Sebastian et le Duc Rechku. Ils avaient l'air très sérieux. Mais elle devinait bien en Sebastian, que ce dernier était plus affairé à servir les invités, plutôt qu'à parler au Duc.
Rechku écouta le majordome avec attention, lissant sa belle moustache argentée dans le processus.
"Hmmm je vois, je vois...Vous savez je me demande même si je ne devrais pas me réinstaller ici quelques temps et en discuter avec la Reine. Hmmhmm je vais lui en parler. Je ne vous retiens pas plus Sebastian, vous êtes seul ici, vous devez avoir du travail."
Il ajusta son chapeau en signe de salut, puis s'écarta du majordome, allant rejoindre d'autres convives.

Pazuzu n'eu pas le temps de se remettre d'une nouvelle conversation qu'elle se fit de nouveau aborder. Mais elle se sentit soulagée quand elle vit que ce n'était que Sebastian. Il lui tendit quelques douceurs ainsi qu'un verre d'eau. Elle lui sourit sincèrement, première fois depuis le tout début de la soirée et porta le verre à ses lèvres. Elle ne pu faire d'avantage que le sol se mit à trembler vivement. Elle lança un regard surpris au majordome qui lui, ne scillait pas. Le tremblement ne perdit pas en intensité. Entre le brouhaha des convives et le grondement de la terre, pas moyen de penser correctement. La Reine fronça ses sourcils et s'adressa haut et fort à Sebastian:
"Que se passe t-il? Pourquoi ne r--?!"
Elle sentit comme un vil frisson s'emparer d'elle et elle se sentit soudainement propulsée hors du trône. Elle vacilla et atterit dans les bras du majordome. Sur le coup, elle s'agrippa à lui comme recherchant du réconfort. Mais ce n'était pas vraiment le moment pour faire du romantisme. Qui avait osé?

Elle se retourna vivement pour corriger le malotru mais ne fit que pousser un cri étouffé, chose que reprirent la plupart des personnes présentes. Puis, un silence...un silence aussi glacial que le vent mordant de l'hiver. Une silhouette, bien reconnaissable, était assise sur le trône, à la place de Pazuzu. Cet air nonchalant...Ryu...Il était de retour.
Bouche bée, Pazuzu n'eu de réaction que de lâcher son verre qui éclata sur le carrelage. A cet instant, comme un coup de feu pour un départ d'athlétisme, on entendit:
"Oh, Ryu" - "Prince Ryu"
Beaucoup des convives se prostérnèrent par réflexes. Les autres, trop abasourdis par cette arrivée plus qu'intempestive, restèrent pétrifiés.
Rechku ajusta son monocle proprement. Il voulait s'assurer qu'il ne révait pas.

Toujours sous le choc, Pazuzu ne fit même pas attention à Sebastian qui gravissait les marches vers le trône, un rictus sur le visage. Là, il s'inclina devant son ancien Maitre pour ensuite lui murmurer quelque chose à l'oreille.
Pazuzu repris alors ses esprits, fronçant les yeux. Elle se sentait trahie. Le sourire de Sebastian, autant que son action, ne présageait rien de bon. Elle eu un mouvement de recul lorsque le regard de son ancètre se posa sur elle...Et ce n'était pas un regard tendre. Elle sursauté même lorsqu'il lui adressa la parole....
Elle allait passer un sale quart-d'heure... Ryu énuméra plusieurs choses, fautes que Pazuzu avait commises, déjà cette soirée, puis le fait de bayer aux corneilles, et la goutte d'eau qui fit déborder le vase, sa relation avec Sebastian.
Bien que ce genre de choses n'était pas interdit, car les Maitres abusaient souvent de leurs servantes, elle sentit tous les regards sur elle.
Mais elle était trop pétrifiée...pour répondre ou même agir. Plusieurs choses se bousculaient dans sa tête. Elle hésitait entre courir et se jeter aux pieds de Ryu pour lui demander pardon, ou bien de fuir, ou bien de le défier carrément.

Ce dernier claqua des doigts, la ramenant en même temps sur terre et des monstres abomiffreux apparurent au-dessus de tous....Des chimères. La voix du majordome résonna alors...
Aussi Pazuzu se sentit toute bouillonnante, à la fois de peur mais aussi d'une rage intense. Elle se mordit la lèvre et plonga sa main dans un pan de sa jupe pour en récupérer son poignard. Mais quelqu'un l'en empécha. Rechku, posa la partie courbée de sa canne sur l'épaule de la jeune femme, lui interdisant de mettre sa vie aussi bêtement en jeu. Il la regarda en biais tout en s'avançant vers Ryu:

"Aaaaah! Ryu-Sama! Quelle surprise autant que joie de vous retrouver parmi nous!"
Il arriva à sa hauteur et se prosterna devant la prestance du Dieu. Rechku leva la tête sans pour autant se relever et poursuivit:
" Vos dires m'ont été une chose bien précieuse durant la croisade contre les Elfes des Montagnes Sacrées. J'ai l'honneur de vous dire que cette race figure désormais sur la liste des races disparues et que désormais, leurs montagnes portent votre nom, Ô mon Maître."
Puis il se releva:
"Quant à votre arrière petite-fille, veuillez l'excuser votre Seigneurie. Elle est encore jeune et..à vrai dire...C'est ma faute, je n'ai pas été là pour m'occuper d'elle."
Il s'inclina à nouveau, puis pointa les chimères de sa canne:
"A propos de ces choses, sachez que nous n'en n'aurons pas besoin tout de suite. Ces monstres devraient être utilisé en dernier recours. J'ai moi même une belle collection de chimères de ma création. Et j'en serai plus qu'honoré si je les plaçai sous votre commandement, Maitre Ryu."

Pazuzu vint aux côtés du Duc, d'une marche lente et lourde, la tête baissée. Elle savait que Rechku venait de lui sauver la vie en quelque sorte... Elle peina à regarder son ancètre mais elle se prosterna en murmurant:
" Acceptez mes excuses....Je suis...heureuse de vous savoir de retour..."

Sebastians resta auprès de son ancien maître, sans rien faire et attendant une quelconque réponse. Bien sur, il remarqua l'attitude de sa Jeune Maîtresse mais le Duc intervint avant qu'elle ne fasse la connerie de sa vie car bien évidemment, Ryu l'avait vu. Quoi qu'il en soit, le Duc s'approcha de Ryu et l'informa de certaines choses avant de venir sur le fait que les chimères légendaires ne devaient être utiliser qu'en dernier recourt. Ryu semblait lassé et blasé comme à son habitude mais le ton que semblait prendre le Duc l'énervait au plus haut point et Sebastians, en tant que bon majordome, le remarqua. C'est alors que la jeune Pazuzu s'approcha avant de s'incliner avant de murmurer un peu. Ryu la regarda alors avec dédain et la nia avant de regarder le Duc avec un regard qui en aurait tué bien plus d'un. Sans bouger, il pointa du doigt les fameux "monstres" comme les appelait le Duc avant de se prononcer :

"Des monstres ? Je pense que tu ne connais pas toutes leurs origines et tu ferais mieux espèce d'incapable ! Ces chimères sont les êtres ultimes, ceux qui sont à la base de tout dans ce monde de m***e ! Elles sont vécus bien plus longtemps que toi et ont une intelligence qui te dépasserait tellement que tu préférerais sauter de la plus haute tour pour mettre fin à ta misérable vie. Si je vous demande, non...ORDONNES ! D'aller les chercher, c'est pas pour les utiliser contre le bien tout de suite mais pour me ramener à la vie crétin ! Pour les fameux elfes, je suis au courant et je suis au courant de tout ! Depuis tout ce temps si tu n'avais pas compris pourquoi cette île bouge, alors tu peux une fois encore mettre fin à ta misérable vie ! Ramenez moi ces chimères et donnez les à Sebastians compris ?! Vous n'avez rien à redire...n'est-ce pas ?!"

Il commençait à s'énerver vu que le temps lui était compté, son corps devenant de plus en plus brumeux, il regarda avec insistance la jeune Pazuzu. Il se releva et s'approcha d'elle, l'attrapant par ses longs cheveux pour la relever avant de regarder sa tenue avec dégout. Une tenue qui prouve bien qu'elle ne faisait rien d'autre que de passer tranquillement sa vie dans ce château. Il la lâcha avant de claquer des doigts, ses vêtements se déchirant la seconde d'après pour ne laisser qu'une peau nue au regard de tous. Ryu la repoussa alors pour la faire tomber mais cette fois ci, Sebastians n'intervint pas. Ryu s'exprima alors :

"Ces vêtements ne font que prouver que tu n'es qu'une paresseuse sans pareil ! Trouves une tenue qui sied bien à une VRAIE Déesse du mal et tant que tu ne sauras pas ce que c'est d'être un Dieu du Mal et que tu restes une princesse chouchoutée, tu seras toujours refoulée par moi et par mon père Sparda. Compris espèce de bonne à rien ?!"

Il lui lança un dernier regard glacial avant d'en lancer à toutes la salle, un regard qui signifiait qu'il valait mieux ne pas le décevoir. Après quoi, il disparu dans une fumée mais le silence n'avait pas disparu. Certains étaient heureux de le revoir, d'autres apeurés alors que d'autres complotaient déjà. Sebastians soupira avant de regarder la jeune maître, nue durant le plus grand banquet. Il s'approcha et retira son veston, le lui mettant par dessus les épaules.

"Vous allez attraper froid jeune Maitresse."

Rechku n'ajouta rien, surtout en voyant la mine blasée du Maître. Décidément, il n'avait pas changé...Intérieurement, il le haissait, mais il se devait d'obéir. Il était trop juste pour aller jusqu'à imaginer un complot.
Le Duc se mordit la lèvre inférieure. Il fallait aller chercher ces maudites chimères. Bon, il enverra des hommes faire ce travail, pas question d'y aller.
Il se recula doucement lorsque Ryu s'approcha de la jeune Pazuzu qui ne répondait plus de rien.

Ryu lui agrippa fermement et violement ses longs cheveux platine. Elle n'osa pas croiser son regard, de peur de lui en lancer un des plus haineux en retour et de se faire gifler.
Il la lâcha aussi subitement et claqua ses doigts. La Reine fut prise de tremblements alors que ses propres vêtements se mirent à partir en lambeaux. Elle se cacha d'instinct la poitrine, se recroquevillant sur elle-même, des larmes coulant sur son visage.
Rechku affichait un regard des plus choqués derrière son monocle. Il le réajusta afin d'ètre sûr de ce qu'il voyait.
Aussi Ryu lança un dernier regard à l'assistance et disparu dans un nuage de fumée. Le brouaha repris en intensité. Plusieurs réactions étaient audibles. Certains étaient déjà en train de jouir sur place, vénérant le retour du Maître, d'autres ne savaient plus où se mettre et se mirent à quitter les lieux au plus vite et enfin, dans ceux qui partaient, il y avait ceux qui ourdissaient de vains complots...

Alors que Rechku ordonna l'évacuation de la salle, Sebastian s'accroupis près de sa jeune Maîtresse et lui déposa son veston sur les épaules.
Cette derrière releva la tête, lui lançant un regard des plus assassins. Encore toute tremblante et entre deux larmes, elle feula entre ses dents:
"Traitre....Je ...Je te hais..."
Elle n'ajouta rien et repartit dans sa tourmente. Rechku les rejoignit:
" Sebastian....Occupe toi de la jeune Reine, emmène la dans sa chambre et hmm...trouve lui des vêtements qui pourraient..scier à sa...Majesté Ryu...Fouille sa garde-robe, déchireses vêtements, je ne sais pas...Mais rends les digne d'une Déesse du Mal...Je dois avouer que....Pazuzu ressemble trop à une de ces elfes dans leur jolie robe blanche, que j'ai moi même égorgé...Il est grand temps de te changer ma petite. C'est pour ton bien."

Sur ce le Duc se retira.

Sebastians ne répondit pas au fait que la jeune maîtresse venait de lui dire qu'elle le détestait avant de le traiter de traitre. Il l'aida dans le silence le plus total à se relever avant d'écouter les propos que le Duc disait. Il allait donc devoir lui trouver des vêtements qui lui irait mieux afin que Ryu ne s'énerve point encore. Il s'inclina avant de lui répondre qu'il avait bien compris avant de le voir s'éclipser à son tour. Sebastians regarda la jeune maîtresse avant de lui prendre la main comme quand elle était enfant, l'emmenant dans sa chambre qui se trouvait en haut.
Il lui ouvrit la porte avant de la refermer derrière eux et à clef même. La princesse se demanda ce qui se passa mais Sebastians posa son index sur sa bouche, lui demandant de ne rien dire parce geste. Il s'approcha alors du lit de la princesse avant de le sous-lever comme si ce n'était qu'une boite de carton. Comme ça alors, on ne pouvait rien voir mais sebastians retira son gant droit et laissa apparaître sur sa main une sorte de cercle sacré qui s'illuma quand il présenta sa main face au sol et finalement une sorte de trappe s'ouvrit, laissant apparaître un escalier qui s'enfonçait dans le sol alors que théoriquement il y avait une autre chambre en dessous.
Quoi qu'il en soit, Sebastians rattrapa la main de sa jeune maîtresse et descendit dans la trappe qui se referma d'un coup après que Pazuzu soit passé. Il continua de descendre pendant 5 min, n'écoutant pas les demandes et les menaces de sa jeune maîtresse.
Finalement ils arrivèrent dans une grande salle avec deux canaux sur les côtés remplit d'eau fluorescente. Plus loin, il y avait comme une sorte d'autel sur lequel reposait un squelette et juste devant ça, une sorte de trône qui dominait le fond de la salle.
Sebastians demanda à la reine sur le trône avant de se retourner sur l'autel, jetant le squelette qui partit en fumée au contact de cette eau. Il ouvrit alors l'autel dans lequel se trouvait une sorte de tenue de guerre mais en même temps de noblesse, un mélange parfait pour un Dieu du Mal mais étrangement, on aurait dit une tenue pour une Dieu et non une déesse. Sebastians la sortit et demanda à Pazuzu de la mettre.
Une fois qu'elle l'eut mis, il s'illumina avant de prendre une nouvelle apparence comme neuve et surtout, qui allait mieux à une déesse. Une tenue de guerre quelque peu provocante mais tout en gardant une sorte de noblesse. Sebastians s'agenouilla finalement et finit alors par lui parler :

"Veuillez m'excusez mon insolence mais j'ai été tenu de garder le silence jusque maintenant par mon maître Ryu. Il avait prévu une fois de plus son retour lorsque une Déesse portera le nom qui signifie "Roi des démons". Il m'avait prévenu avant sa dernière mort qu'il reviendrait donc et c'est pour cela que je n'ai point été surpris. Je peux comprendre votre sensation de trahison mais tout ceci était dans le plan de mon Maître, il fallait vous garder au silence jusqu'à la fin mais désormais, il est temps d'en finir. L'avénement du mal en est proche et il ne suffit plus que les chimères pour être sur de gagner. Si vous avez des questions, j'y répondrais jeune Maîtresse."

Il baissa la tête, signe qu'il lui était fidèle et qu'il le servirait jusqu'à la fin.

Sebastians resta à écouter la déesse du mal. Celle-ci ne sachant plus quoi faire avant qu'il ne lui donne les vêtements. Il la regarda s'avancer vers le tombeau et en sortir un casque qui de suite prit comme possession de la jeune Pazuzu. Celle-ci commença alors par le menacer, lui ordonnant d'être sous SES ordres et non pas sous ceux de Ryu. Elle ajouta alors qu'elle n'allait pas hésiter à le tuer si il lui désobéissait. Il resta donc baissé par rapport à elle et son poignard pointait le bout de son front mais Sebastians décida de pas réagir. Il se releva alors, posant sa main sur son torse comme pour signe de service avant de lui répondre :

Je suis sous les ordres de la famille Kyura depuis de nombreuses et incalculables années. Je serais toujours sous vos ordres mais je suis aussi sous les ordres de Maître Ryu, chacun des membres de la famille étant mes maîtres. Je n'ai fait que suivre l'ordre que mon maître me donna avant sa mort. Je suis désolé d'avoir semblé vous avoir trahi mais il n'en est pas le cas ceci dit...

Il s'agenouilla avant de bondir telle la lumière sur le casque qu'il attrapa d'une main, une aura mauve ténébreuse apparu autour de lui, entourant le casque et la main de Sebastians qu'il tâcha de tenir écarter de la jeune maîtresse qu'il rattrapa avec l'autre bras. Celle-ci reprenant conscience, il lui dit alors :

Maîtresse, bien que ce casque ait appartenu à votre défunte mère et qu'il vous appartient désormais, il ne vous faut pas y toucher jusqu'en temps de guerre. Ceci est encore une fois une demande d'un membre de votre famille et plus particulièrement de votre mère elle même. Dominez le monde par votre propre volonté sans avoir à être possédé par ce casque était son désir.

Ceci fait, il déposa le casque au fond du sarcophage avant de le refermer, laissant la jeune maîtresse se tenir d'elle même. Sur ce il s'agenouilla et lui dit alors :

Je vous prie d'excuser mon arrogance mais je dois vous laisser. Il y a un problème que je dois résoudre au plus vite et le devoir de maître Ryu m'appelle. Sur ce, profitez de ce temps de calme pour réfléchire par vous même sur ce que vous allez faire.

Il baissa la tête avant de disparaître d'un coup, s'en allant vers sa prochaine direction.

Pointant son poignard vers le front de son majordome, Pazuzu attendait que celui ci donne sa réponse. Il s'éxécuta, toujours dans cette flegme magistrale. Il était bel et bien à son service...Mais en somme c'était l'autorité de Ryu qui l'emportait le plus...Tout ça parce qu'il l'avait "promis". Pazuzu fit la moue, affichant une canine par dessus sa lèvre pulpeuse. Elle s'appréta à le corriger verbalement mais le majordome fut plus rapide et bondit à la vitesse de l'éclair pour lui subtiliser son casque. Pazuzu en resta bète et coite; l'esprit guerrier qui la possédait s'était évaporé mais ce dernier ne semblait pas être des plus contents. Une aura bien visible se dégageait du casque.

La jeune Reine fit volte face, les dents serrées, prète à l'assaut. Elle regarda à droite à gauche et arracha une sorte de hallebarde coincée dans le mur. Elle était terminé d'un poids, portant d'anciennes taches de sang séchées, tandis qu'à l'autre bout, trônait une grande serre d'aigle dorée. Elle aurait pu s'en servir pour réprimander Sebastian, qui agissait de plus en plus contre sa volonté, ce qu'elle ne supportait plus. En plus, il se permis de lui faire la morale...Elle ne devait porter le casque qu'en temps de guerre etc etc...Encore une promesse faite à quelqu'un. Pazuzu nota pour elle-même, qu'un jour il faudra faire tenir une promesse à Sebastian, qu'il se fasse prendre à son propre jeu d'obéissance aveugle.

"S...Sebastian!!!"
Le majordome fit la sourde oreille et déposa le casque au fond de la grande caisse de granit. Il souleva le couvercle comme s'il avait été de carton et referma l'autel dans un bruit sourd. Pazuzu serra les poings...Ce qui lui avait donné une force supérieure l'espace d'un instant, ce qui lui avait fait sentir pouvoir et assurance...était reparti aussi soudainement qu'il était venu.
Elle accouru alors vers l'autel, tentant de pousser le couvercle, mais rien n'y faisait. C'était trop lourd.
"Sebastian!!"
Il ne fit que s'incliner et s'excuser de nouveau. Un problème à résoudre? Le devoir de son maître? De quoi parlait-il?...
Toute tremblante sous la rage et la frustration, elle le regarda s'éclipser en un éclair. Elle tendit le bras vers lui comme pour le retenir mais rien n'y fit.

Elle resta donc seule ici, elle n'était même pas sûr de pouvoir sortir à cause de la trappe. Paniquée, elle tenta à nouveau d'ouvrir l'autel. A bout de nerfs, elle se saisit de sa hallebarde pour se mettre à cogner la pierre, s'imaginant que ce n'était que la carcasse de son majordome qu'elle se serait bien amusée à fracasser contre la roche. Il lui aurait fallu des mois pour percer un trou suffisament grand pour récupérer le casque avec cette méthode. Elle s'essouffla rapidement et tomba à genoux.
"Sans ce casque....Je me sens faible...J'en ai besoin..."

...

Elle resta ce qui aurai pu lui sembler des heures. Adossée à la roche, les genoux ramené vers son visage. Elle se sentait tout sauf une Reine. Une Déesse encore moins. Elle n'avait plus de pouvoirs. Elle avait même perdu sa force physique. Tout ça à cause de ces années à ne rien faire au Palais. Elle aurait pu s'entrainer, elle n'y avait plus pensé. Puis la pensée du Duc Rechku lui revient. Il parlait d'offrir une chimère. Une chimère. Peut-ètre que ça allait la protéger, combattre pour elle, lui tenir compagnie et mieux, obéir plur ardemment que ne le feind Sebastian. Cette pensée lui plu. Mais elle ne voulait pas se mettre en quète des Chimères Légendaires que réclamait Ryu. Il fallait qu'elle s'en créer une pour elle seule. Et si le Duc tient encore à en offrir une nouvelle, alors pourquoi pas.
Elle se râcla la gorge, s'aida de la hallebarde pour se relever et fit route vers le couloir sombre.

Enfin arrivée en haut, montant les escaliers, elle poussa à l'aveugle la trappe qui s'ouvrit à sa grande surprise. Elle se retrouva dans sa chambre de nouveau. Sebastian n'était pas là.
Elle s'assit sur le rebord du lit, soupirant d'ètre aussi inutile. Elle avait besoin de repos. Pazuzu retira sa tenue guerrière pour la troquer contre un habit de nuit. Elle se laissa alors tomber sur le lit, sans trop se couvrir de draps ou bien, sa récente humiliation revenait lui fouetter le cerveau. En plus, elle n'était même pas allée au bout de sa relation avec Sebastian avant ce cela n'arrive...Elle se sentit des plus misérables.
"Est-ce que je suis bien née ou faite pour devenir une Déesse....Je n'ai aucune ambition."
Quand elle se réveillera, avec ou sans son majordome à ses côtés, elle ira se créer sa chimère...et un casque...pour au moins avoir l'impression de porter celui de sa mère.